Histoire de Courpière
Courpière, au début nommée CURTA PETRA (et Curta Pietra), présente déjà une activité artisanale à l’époque gallo-romaine, comme en témoignent les fours de potiers retrouvés lors de la construction du collège de Bellîme ; ils datent du 2ème siècle, comme ceux de Lezoux.
La ville est idéalement située au début de la partie navigable de la Dore et au croisement de la voie romaine reliant Augustonemetum (Clermont-Fd) et Lugdunum (Lyon) et l’axe Nord/Sud entre Aqua Calidae (Vichy) et Podium Anisiense (Le Puy en Velay).
Du Moyen Age au XVIIIème siècle, les écrits mentionnent la ville sous le nom de CROPIERRE ou aussi CROSPEIRA et d’autres variantes (par exemple : CORPEIRA est aussi mentionné avec cette écriture là en 1195 et est cité oralement comme tel dans le patois local encore utilisé de nos jours).
C’est un bourg important entouré de murailles avec une motte féodale puis un château fort appelé Château Morand.
Vers 1130, la seigneurie des Château Morand est donnée à l’abbaye de Cluny. L’évêque Aymeric a la charge d’y établir un prieuré de femmes
qui dépend de l’abbaye du Moutier à Thiers.
Il s’en suit un agrandissement de l’église à 3 nefs, dont l’aspect actuel reste globalement le même, malgré les modifications ultérieures.
Au XIVème siècle, la communauté de Bénédictines construit, rue de l’ Antiquité, un bâtiment plus « confortable » (qu’elles occupent jusqu’en 1792,
avant d’en être chassées par la révolution française).
Un jugement de la cour royale de Cusset datant du XIVème siècle mentionne que Courpiere est « une bonne ville close de murailles ».
Le 7 Septembre 1343, une charte donne à la ville, aux bourgeois et aux consuls le droit de gérer, d’administrer, de développer l’artisanat, le commerce et les marchés. Ceci engendre bon nombre de conflits et de procès entre la ville et le clergé pour la défense des franchises.
L’urbanisation se modifie à cette époque. Le percement des nouvelles rues débouche sur 4 nouvelles portes (porte de la Font, de la Barge, des Minimes et de Jehan du Lac) qui s’ajoutent aux deux initiales (porte de l’Issue des Asnes et porte de la Poterne de la tour de Las Domnas).
Les fossés de la ville occupent les actuels boulevards Gambetta et Vercingétorix et sont comblés peu avant 1852 en raison de leur insalubrité.
Il faut signaler un couvent des frères Minimes installés rue de Chamerlat en 1644.
On possède très peu d’éléments historiques locaux sur de possibles attaques de la ville pendant la guerre de 100 ans ; bien que la présence des Anglais soit signalée à Sauviat et à St Dier.
Il en est de même pour les guerres de religion alors que le redoutable capitaine Merle sillonne la région.
En 1721, les remparts sont consolidés afin de filtrer les allées et venues pendant l’épidémie de la grande peste (commencée à Marseille 1 an auparavant).
De la Renaissance au XIVème siècle, Courpière est une ville prospère, siège de grandes foires, de marchés et dont l’artisanat est florissant (tanneries,
fabrication de fil de chanvre, cordages, tressage, rubans et lacets). Une maison conserve encore au dernier étage une architecture de séchoir à peaux comparable à celles de Maringues.
Vers 1800, Courpière possède encore des fabriques de fûts, de textile, d’importants marchés à bestiaux et la Dore permet le flottage du bois.
L’industrialisation du XIXème siècle voit s’implanter des scieries et une briqueterie.
En Mai 1882, le chemin de fer arrive à Courpière et il modifie considérablement sa vie économique.
Une usine électrique avec turbines est installée en 1906 sur la rive droite de la Dore (Ets Chausson) et assure l’éclairage de la ville.
Au XXème siècle, briqueterie et industrie du bois existent toujours ainsi qu’une usine d’embouteillage des eaux minérales du Salet, commercialisée jusqu’au milieu du siècle dernier.
En 1943, Jean Couzon installe l’usine Tout Inox.
Après la deuxième guerre mondiale, les industries se multiplient et se diversifient, ce qui permet à Courpière de traverser les crises économiques
et de rester tournée vers l’avenir.